Aujourd’hui nous allons aller un peu plus loin dans la réconciliation, parce que c’est samedi, c’est bientôt la fin de la semaine donc le thème va être bientôt fini. Et pour aller plus loin, nous allons regarder dans toute notre histoire toutes les personnes à qui nous en avons voulu.

Pour ceux qui préfèrent écouter ou regarder, la même chose en vidéo par ici.

Pourquoi dans toute notre histoire ?
Hé bien tout simplement parce que Lise Bourbeau émet la thèse suivante:

Quand on en veut à quelqu’un, tout au long de notre vie, c’est parce qu’en fait cela se rapporte à notre blessure originale. Notre blessure originale se développe au contact de nos parents et de toutes les personnes qui ont joué un rôle d’éducateur pour nous.

Du coup, ce qu’elle nous demande de faire aujourd’hui, c’est d’aller voir sur toute notre vie, remonter le temps, pour repérer toutes les personnes à qui nous en avons voulu, et voir qu’elle était pour chacune de ces personnes la blessure qui a été activée.

La théorie que Lise Bourbeau a développée dit que:

Tout ce que l’on reproche aux hommes c’est ce que l’on reproche à notre père, et tout ce que l’on reproche aux femmes c’est ce que l’on reproche à notre mère.

Du coup, en faisant la liste de toutes les personnes à qui nous reprochons quelque chose, puis en mettant à côté quelles sont les blessures qui sont activées par le contact avec cette personne, par les histoires que nous avons vécues de désagréables avec cette personne, nous permettra d’identifier ce que nous reprochons à nos parents.

Une fois qu’on a dit ça, bon… déjà, il faut accepter cette théorie. C’est mon cas. Ceci étant, cela ne suffit pas. Cela ne suffit pas parce qu’il y a plusieurs choses.

La première chose est de se rendre compte que nous avons pu en vouloir à nos parents.
Et l’accepter.
Je trouve ça tout à fait fréquent dans le développement de l’enfant. Je ne sais pas si c’est normal. J’aurais tendance à dire que oui parce que, dans la société dans laquelle je vis aujourd’hui, tout le monde connaît cette phase de crise de l’adolescence.
Tout le monde ? Peut-être pas, non. En tout cas, dans tout ce que j’ai pu observer, tout ce que j’ai pu vivre, il y a un moment où effectivement j’en ai voulu à mes parents. Je me le suis d’ailleurs reproché. Mais il se trouve que c’est dommage de se le reprocher parce que ça bloque le processus. Cela ne permet pas de faire passer les émotions à travers soi ni de les vivre intégralement et de vraiment intégrer cette expérience et passer au-delà. Cela crée un nœud, un espèce de blocage.

Du coup, une des choses très importantes à faire dans ce cadre-là, c’est effectivement d’accepter le fait que nous ayons pu en vouloir à nos parents. Il n’y a aucune question de jugement là-dedans. Est-ce que c’est bien ? Est-ce que ce n’est pas bien ? Peu importe. Il se trouve que c’est là, que la plupart des enfants en ont plus ou moins voulu à leurs parents à un moment donné de leur éducation, de leur évolution, de leur enfance. Et c’est comme ça ! Ce n’est pas grave. Peu importe. Rien que le fait de remarquer cela, de l’accepter, cela aide a être libéré.
Cela aide surtout à pouvoir aller plus loin, à mon sens, dans la relation avec nos parents. A partir de ce moment-là, où nous acceptons, où nous reconnaissons que nous avons pu en vouloir à nos parents, il est plus facile d’aller chercher ce que nous leur reprochons.

Quelles blessures ont-ils révélées ? Parce que je le répète : ce ne sont pas nos parents qui ont créé ces blessures. C’est notre façon de percevoir le monde. Alors ils nous ont peut-être appris, transmis des choses (dont des peurs et des croyances), mais j’ai la conviction que nous les avions déjà en nous quand nous sommes nés. C’est notre façon d’appréhender le monde, de voir les réactions de nos parents, qui ont renforcé cette blessure. Pour le coup, c’est arrivé il y a tellement longtemps, nous étions tellement jeunes, que nous pouvons avoir l’impression que ce sont nos parents qui ont causé ces blessures.
Et là, je parle bien sûr des cinq blessures dont parle Lise Bourbeau, qui sont : la trahison, le rejet, l’abandon, l’humiliation et l’injustice. Elles sont quelque part fondatrices de notre personnalité. Et justement parce qu’elles sont fondatrices de notre personnalité, c’est cela qui me fait dire qu’elles étaient préexistantes à notre relation avec nos parents.

Donc le fait que nous puissions reprocher quelque chose à nos parents, que nous puissions leur en vouloir ou que nous ayons pu leur en vouloir, parce que ça peut ne plus être le cas, cela nous permet justement d’aller accéder à ça et de lever un espèce de couvercle pour pouvoir aller guérir de nos blessures. Je pense que c’est aujourd’hui le gros du travail. C’est assez long à faire: j’ai mis pas mal de temps à le faire et je ne suis même pas sûr d’avoir réussi à mener à bien ce travail. Ce travail consiste donc à aller chercher, en remontant dans le temps, toutes les personnes envers qui nous éprouvons de la rancune, puis de les catégoriser (homme / femme), noter quelle est la blessure activée par cette personne. Remontons ainsi jusqu’à nos parents, jusqu’à notre enfance. Nous pourrons voir se dessiner cette répartition entre les blessures que nous retrouvons soit activées par les femmes, soit activées pour les hommes. Les retrouvons-nous bien activées par nos parents, peut-être encore aujourd’hui, en tout cas lorsque nous étions enfants.

 

Comme chaque jour, je vous souhaite une belle journée et, surtout, prenez soin de vous.