Il y a quelques soirs, j’ai assisté à une conférence parlant des Réflexes Archaïques. Bon, si vous êtes comme moi, la première fois que j’ai entendu ce nom-là, cela ne m’a pas évoqué grand chose. Les conférenciers étaient Paul Landon et Ludivine Baubry. Mais j’y suis quand même allé, et j’ai bien fait !

Qu’est-ce que c’est ?

Les réflexes archaïques sont des programmes que nous avons en nous lors de notre naissance. Il s’agit de tous les automatismes que nous mettons en œuvre dès les premiers instants. Par exemple, le réflexe de préhension observables chez les bébés: quand quelque chose est placé en contact de la paume d’un bébé, celui-ci ferme les doigts et agrippe fortement cette chose. Il y a un grand nombre de réflexes identifiés (au moins 40 à ce jour). Il y a également le réflexe de succion, celui aussi de chercher le sein de sa mère, etc. Dernier exemple, le réflexe tonique asymétrique du cou fait que lorsqu’un bébé tourne la tête d’un côté, il tend le bras du même côté et plie celui du côté opposé.

Il est tout à fait probable que nous en ayons même déjà dans le ventre de notre mère, dès les premiers stades de développement. Peut-être faut-il quand-même que le système nerveux soit un minimum développé.

Bon, OK, me direz-vous… et ? Pourquoi s’y intéresser ? Nous pourrions parler de la comparaison avec les autres espèces animales, sujet certainement très intéressant, mais ce n’est pas là que je vous emmène.

Que deviennent-ils ?

Au cours de notre évolution, et ce depuis au moins notre naissance, nous intégrons ces réflexes petit à petit. Nous ne pourrions pas faire ce que nous faisons une fois devenu adultes si nous fonctionnions toujours avec ces réflexes. Imaginez un instant que tout le monde ait toujours le réflexe tonique asymétrique du cou: il serait compliqué de parler à quelqu’un sans se prendre de coups ! Leur intégration se traduit donc pas leur inhibition.

Nous les intégrons petit à petit. Le réflexe de préhension disparaît petit à petit nous permettant ainsi de développer une préhension plus fine et surtout volontaire ! Il nous est alors possible de décider de saisir ou de lâcher un objet.

Oui, j’ai bien écrit qu’il nous est possible de décider. Et c’est important ! Cela signifie que l’inhibition de ces réflexes nous permet d’avoir non seulement une motricité plus fine, mais aussi d’avoir accès à des facultés cognitives. De plus, les réflexes sont liés à des émotions. Celui de la préhension est notamment impliqué dans le lien d’attachement envers ses parents. Ils ont donc un rôle à jouer dans la sphère émotionnelle.

Et s’ils ne sont pas inhibés ?

Il peut arriver, au cours de notre développement, que certains de ces réflexes ne soient pas complètement intégrés. Ils sont alors partiellement inhibés. Comment cela se traduit ?

Hé bien par l’incapacité de développer certains habiletés, certaines facultés. Visiblement, les spécialistes peuvent en déceler les conséquences dès le plus jeune âge !

Au cours de la conférence, Paul Landon et Ludivine Baubry nous ont reproduit des situations avec, je dois le dire, une belle éloquence appuyée sur une superbe maîtrise scénique qui, même si elle peut paraître exagérée, est très parlante et respectueuse des situations décrites. Beaucoup des exemples donnés tournaient autour des enfants sur les bancs de l’école primaire. Leur expertise va bien au-delà et englobe tous les âges.

Donc, quand ils ne sont pas correctement inhibés, certaines facultés naturelles restent inaccessibles. C’est un peu comme si l’inhibition des réflexes archaïques, qui sont profondément inscrit dans les zones les plus primitives de notre cerveau, débloquait l’accès à des fonctions plus élaborées, elles-mêmes inscrites dans le néocortex. Comme il nous est demandé de mettre en œuvre des aptitudes de plus en plus évoluées au cours de notre vie, lorsque l’une d’elle est bloquée par une inhibition partielle, nous compensons.

Notons que les accidents de la vie, le stress… tous les chocs de quelque nature qu’ils soient peuvent nous faire perdre une partie de l’inhibition.

Quelles sont les conséquences ?

Notre corps a de grandes facultés d’adaptation. Nous parvenons donc à nous adapter malgré tout lorsque nos réflexes archaïques ne sont pas inhibés. En s’accumulant, ces adaptations créent des contraintes qui se manifestent ensuite, soit physiquement, soit émotionnellement, soit dans la sphère psychomotrice.

Un exemple ? Une personne n’ayant pas inhibé le réflexe tonique asymétrique du cou, ou perdant un part de cette inhibition, aura de grandes difficultés à ne pas tourner la tête du côté du bras qu’elle tend. Une conséquence est qu’elle aura du mal à porter de la nourriture à sa bouche. Cela pourra même devenir impossible.

Plus largement, certaines des capacités de notre corps, de notre esprit… ne seront pas accessibles, pas mobilisables à leur plein potentiel. Il pourra donc y avoir des difficultés à effectuer certaines choses comme des mouvements, comme ne pas bouger (oui, oui… son contraire aussi). Ou encore comme apprendre et se tenir tranquille en classe. Hé oui !

Une pensée pour notamment tous les dys et toutes les personnes qui les entourent.

Que pouvons-nous faire ?

Il existe une méthode de diagnostic permettant de faire le point sur le degré d’inhibition de chacun des réflexes archaïques. Cette évaluation est faite en tenant compte de la personne, de son contexte.

Ensuite, un programme est établi pour cette personne et pour les objectifs qu’elle a. Il lui est complètement adapté et lui permettra d’inhiber ce réflexes. Si j’ai bien compris, dans la plupart des cas, l’objectif peut être atteint en 4 à 6 séances, à raison d’une séance par semaine.

Résultat ? La personne ne saura pas faire mais aura la capacité de l’apprendre. Comme ils le disent clairement pendant la présentation, ce ne sont pas des pédagogues. Ils débloquent les capacités des personnes.

Prenons un exemple: un dyslexique qui confond les d et les b. Il s’agit d’un problème de latéralisation. Il y a des réflexes associés à cette aptitudes. Leur inhibition sera évaluée et un programme adapté créé pour que cette personne débloque la situation. Elle sera alors en mesure de percevoir la différence entre ces deux lettres. A partir de là, elle pourra apprendre à les distinguer et à les dessiner.

Pour en savoir plus

Je vous invite à vous rendre sur un de leurs sites, apprendre.org pour découvrir plus en détail leur démarche, leurs domaines d’intervention. Ils proposent également des formations.

En conclusion

C’est une belle démarche et qui a beaucoup de sens pour moi. J’aime accompagner les autres vers eux-même. Et là, ça permet a priori de libérer les personnes de leurs entraves en étant uniquement centrés sur eux. Je trouve ça très chouette !

Catégories : Découvertes

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