La vie après la mort, mythe ou réalité ? Telle pourrait être finalement la question de fond de ce livre. L’originalité de ce livre est de traiter le sujet de façon scientifique. OK, nous avons déjà tous lu ou entendu des études “basée sur la méthode scientifique” pour démontrer la réalité d’une telle chose. Cette fois, cela s’appuie sur une thèse en médecine qui a été validée.

Cela a attiré mon attention…

Dans son ouvrage La conscience intuitive extraneuronale paru aux éditions Guy Trédaniel en février 2017, le Dr. Jean-Jacques Charbonier démontre la véracité de la vie après la mort en appuyant sa démonstration sur les concepts de Conscience Analytique Cérébrale et de Conscience Intuitive Extraneuronale, une conscience délocalisée, autonome et totalement indépendante du cerveau.

Un résumé

Le livre débute par une présentation du modèle de fonctionnement de la conscience. Elle s’appuie sur différentes études dont la thèse de doctorat en médecine de François Lallier soutenue le 15 décembre 2014 (Jean-Jacques Charbonier l’a dirigée). Elle s’appuie sur l’analyse de témoignages de personnes ayant vécu des Expériences de Mort Provisoire (EMP). Celle thèse a reçu la récompense maximale: mention très honorable avec félicitations du jury. Pour l’auteur, la validation de cette thèse implique la reconnaissance de l’existence d’un esprit indépendant de la matière.

Le concept de Conscience Intuitive Extraneuronale (CIE) est défini comme suit: il s’agit de la

source indestructible d’information qui fait de chacun un être unique, éternel et totalement relié aux différentes énergies spirituelles de l’Univers.

Le concept de CIE est ensuite opposé à celui de CAC afin de le rendre plus palpable pour le lecteur. La Conscience Analytique Cérébrale (CAC) est la forme de conscience conventionnelle, celle que nous connaissons tous et qui est à l’œuvre au moment où vous lisez ces lignes. La CIE est donc autre chose que notre conscience bien connue.

Reprenons…

Conscience Analytique Cérébrale

La Conscience Analytique Cérébrale (CAC) reçoit les informations des 5 sens. Elle trie et traite toutes les informations sensorielles reçues en se référant à celles qui sont déjà stockées. Elle est donc formée par notre apprentissage qui met également en place des réflexes, des automatismes qui filtrent les informations. Cela se comprend aisément pour les sens (qui n’a pas entamé un geste, réflexe, avant de prendre conscience de pourquoi de ce geste ?). C’est plus difficile pour des constructions plus complexes.
Notre apprentissage inscrit en nous d’autres types d’automatismes: les croyances. Si celles-ci sont bien ancrées, elles agissent comme un censure et la CAC élimine de la mémoire les vécus relatifs au sujet.
Ainsi, la CAC intègre seulement les éléments qui correspondent à une logique mise en place par un apprentissage, un dogme auquel on adhère ou une croyance authentique. Elle rejette les autres sans les assimiler qui se retrouvent alors ni perceptibles, ni mémorisés. Elle analyse donc les éléments en observant leur localisation matérielle dans l’espace et dans le temps.

Conscience Intuitive Extraneuronale

Le concept de Conscience Intuitive Extraneuronale (CIE) est construit en intégrant l’idée de conscience délocalisée émise par Sir John Carew Eccles (né en 1903 à Melbourne). Celui-ci a été lauréat du prix Nobel de physiologie et de médecine en 1963 pour son travail sur la synapse.

La CIE est reliée aux informations universelles qui sont indépendantes de l’écoulement linéaire du temps terrestre (passé / présent / futur). Elle est immatérielle. Elle est également immortelle. Cette caractéristique rend possible le contact entre la CIE d’un défunt et celle d’un vivant (rêves, médiums…).

Revenons à la thèse de François Lallier. Une chose intéressante quant à cette thèse est que tout ou partie des témoignages utilisés rapportent des faits ayant eu lieu pendant le déroulement d’une autre étude, concomitante. Cette autre étude a impliqué la mise en place des cibles (ou de mires) dans les blocs opératoires de telle sorte à ce qu’elles ne puissent pas être vues par les patients. Vous l’aurez compris, lorsqu’un expérienceur (personne qui a vécu une EMP) désigne l’emplacement des dites cibles dans son témoignage post-opératoire, cela vient appuyer la démonstration. Jean-Jacques Charbonier indique que seule la Conscience Intuitive Extraneuronale peut permettre ces expériences de sortie du corps car, pendant ce cours temps de mort clinique, le cerveau ne fonctionne plus. Et pourtant, les informations sont perçues et enregistrées par les patients.

Pour l’auteur, il y a d’autres manifestations de cette CIE. Il s’agit par exemple des rêves apportant des informations sur le futur, informations qui s’avèreront exactes, bien entendu. En plus des prémonitions, l’auteur y relit également l’inspiration (œuvres, recherches…) et ce qui se rapporte à la médiumnité. Pour Jean-Jacques Charbonier, tous ces phénomènes sont l’expression de la CIE qui est la source d’information pendant les rêves.

Que permet la CIE ?

La CIE de toute personne peut, d’après l’auteur, se relier à différentes sources d’informations dont:

  • la CIE des défunts et des vivants,
  • la conscience universelle (contient l’ensemble des informations de l’Univers),
  • les champs d’information temporo-spatiaux,
  • les informations divines.

Fort de toutes ces connexions possibles, la CIE permet:

  • la médiumnité,
  • la possession (comme dans l’Exorciste, si si),
  • l’émission de signaux électriques,
  • la trans-communication instrumentale,
  • les déplacements d’objets et les apports,
  • la télépathie,
  • les découvertes et les créations artistiques,
  • la voyance,
  • la vision à distance ou remote viewing, sortie du corps ou encore Out of Body Experience (OBE).

Bref, tout un tas de choses.

Quand accédons-nous à la CIE ?

D’après l’auteur, la CAC inhibe la CIE, du fait même de son fonctionnement (filtres…). Aussi, plus la CAC est inhibée, plus la CIE peut s’exprimer. Cela expliquerait pourquoi, par exemple lors d’un arrêt cardiaque, certaines personnes peuvent avoir une EMP.

Cela pourrait également se produire durant une anesthésie générale, le sommeil physiologique, le coma, la méditation, sous hypnose, une transe transe chamanique, sous psychotropes… périodes pendant lesquelles la CAC est au repos.

Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’EMP alors ? Pourquoi cela n’arrive-t-il pas pendant toute anesthésie générale ?
La réponse tient dans la CAC, dans sa capacité à bloquer les informations de la CIE qui ne cadrent ni à sa logique, ni aux croyances… Plus elle est développée, plus elle inhibe la CIE, même dans des états de faible conscience.

Ce que j’en ai pensé

Dans le résumé ci-dessus, je n’ai pas évoqué toutes les expériences et témoignages relatés dans son livre. Il y en a beaucoup, notamment à propos des manifestations de la CIE (trans-communications, sortie du corps…).

Pour l’auteur, la validation de la thèse de François Lallier implique la reconnaissance de l’existence d’un esprit indépendant de la matière. J’ajouterais, en tout cas par la médecine, enfin, les membres du jury. Reste à voir quels seront les impacts d’une telle validation au sein du corps médical.
Cependant, si vous êtes défenseur d’une telle idée (nous ne sommes pas que matière et notre “esprit” survit à notre corps) et que vous vous heurtez à quelques récalcitrant n’ayant fois qu’en la Science pure et dure, vous pouvez leur glisser ce livre entre les mains. Cela leur donnera au moins matière à réfléchir.

D’autre part, Jean-Jacques Charbonier indique que tout élément n’entrant pas dans la logique résultant de l’apprentissage, des dogmes et croyances d’une personne n’est ni perceptible, ni mémorisé. Je ne suis pas convaincu. Il me semble que si nous revisitons nos souvenirs nous pouvons en avoir une autre lecture (ce qui peut par exemple fait en PNL, sous hypnose…). En m’avançant un peu et en respectant ce que j’ai compris des concepts développés, je dirais que l’information “pure” est stockée et qu’elle n’est accessible à la CAC que par les prismes de l’apprentissage, des croyances… quelque soit le moment où l’on revit un événement.

Enfin, l’auteur avance des applications cliniques possibles (ais-je dit qu’il est anesthésiste ?). Il s’agirait en particulier, par l’entremise d’un médium, d’échanger avec un patient au cours d’une anesthésie générale ou dans le coma. Il projette également de permettre aux personnes de contacter la CIE d’un proche décédé.
Je ne prononce pas de jugement. Libre à chacun, suivant ces convictions, de réagir librement.

Bien que certains concepts et applications puissent dérouter ou bousculer et écorcher certaines personnes, le travail effectué me paraît digne d’intérêt.

Pour aller plus loin

Il y a beaucoup de littérature sur les expériences de mort provisoire (EMP), ou Near Death Experience (NDE). Ne s’agissant ni du sujet de l’article, ni d’un sujet d’intérêt pour moi aujourd’hui, je vous laisse trouver par vous-même des source sur le sujet.

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