Aujourd’hui, nous allons un petit peu plus loin dans la prise en considération du concept du miroir et dans son application…

Pour ceux qui préfèrent écouter ou regarder, la même chose en vidéo par ici.

Comme je le disais hier, le fait d’appliquer le concept du miroir avec les personnes envers qui nous avons du ressentiment, que ce soit de la haine, de la colère, etc., cela nous permet de prendre finalement un peu de distance vis-à-vis de la situation.

Pourquoi ? Hé bien simplement parce qu’une fois de plus, comme je le disais hier et comme on a pu l’évoquer pendant la semaine consacrée à ce thème-là (le thème du miroir), l’appliquer à soit et une situation particulière avec une personne en particulier, cela permet de se rendre compte que si nous vivons ça, ce désagrément, cette situation, ces mécanismes, la personne envers qui nous avons des griefs peut également expérimenter la même chose. D’ailleurs, si nous poussons le concept du miroir un peu plus loin, quand nous reprochons quelque chose à quelqu’un, c’est souvent parce que on le porte en nous. Donc, il y a de fortes chances que la personne à qui nous reprochons une chose puisse nous reprocher exactement la même chose. Nous ne l’exprimerons pas forcément de la même façon dans la même situation. Ceci étant, nous avons peut-être, au fond, la même problématique et les mêmes défenses. Du coup, constater cela nous permet d’arriver plus facilement à la compassion puisque nous vivons l’un et l’autre exactement la même chose. Cela permet de prendre du recul et peut-être même d’aller jusqu’à, aujourd’hui, aller vers une personne envers qui nous ressentons ces sentiments forts et désagréables pour entamer la réconciliation, voire se réconcilier.

Là-dessus propre à chacun de trouver sa méthode. Pour le coup, je préconiserais plutôt quelque chose de très franc, très honnête. Pas franc dans le sens abrupt, mais quelque chose d’honnête, tout simplement. Commencer peut-être en rappelant le moment qui nous a marqué et qui nous a fait nourrir ou générer ce sentiment, ce malaise vis-à-vis de cette personne. Pour cela, je vous conseille d’appliquer également la Communication Non Violente en allant voir tout simplement la personne en lui disant bonjour, en lui demandant comment elle va, et en lui disant par exemple

– Tu sais, je voudrais te parler de quelque chose et c’est autour de…
et là vous redonnez le contexte :
– Tu te souviens, ce jour-là ? par exemple, nous discutions et la façon dont tu as réagi ce que tu as dit, et bien… ça m’a blessé, ça m’a gêné, ça m’a…

Vous mettez ce que vous voulez… “parce que” et vous expliquer pourquoi ça vous a gêné, sans parler de la personne, mais en parlant de vous:

Ça m’a gêné parce que j’ai eu l’impression de ne pas être écouté.

et surtout pas :
J’ai eu l’impression que tu ne m’écoutais pas.

C’est:
J’ai eu l’impression de ne pas être écouté, de ne pas être compris, de ne pas être entendu… Et la réponse que j’ai eu de ta part ne tenez pas compte de ce que je venais de dire… par exemple.

Cela pourrait être sur tout plein d’autres domaines. Vous pouvez enchaîner par

Bon voilà, ça me pose problème. Et ça m’embête parce qu’aujourd’hui j’ai nourri du ressentiment vis-à-vis de ça.

Soyez honnête ! Si vous vous rendez compte, en le disant, que ça diminue la pression, dites-le. Vous pouvez tout de suite enchaîner en disant

Et je me rends compte que de t’en parler, hé bien, ça me fait du bien. Je voudrais savoir quel est ton point de vue là-dessus, sur ce que je te dis, et aussi sur ce que tu as vécu à ce moment-là.
Est-ce que tu te souviens ? Quel souvenir tu en as ? Quelle marque ça a laissé en toi ?
J’aimerais avoir ton point de vue.

Ce n’est pas la Communication Non Violente strictement appliquée, dans le processus complet, qui est décrit ici. Ceci étant, c’est une très bonne approche.

Alors, je sais que c’est difficile à effectuer, surtout envers n’importe qui. Il faut se sentir quand même un minimum en confiance, avoir un minimum confiance en soi pour le faire, surtout envers quelqu’un contre qui on a un grief. Parce qu’en général, ce sont aussi des personnes avec qui nous ne nous sentons pas totalement en confiance. Du coup, c’est particulièrement difficile à faire.

Ceci étant, nous ne pourrons jamais vous reprocher de faire une telle démarche. C’est une démarche d’ouverture, d’accueil, d’apaisement, d’écoute, d’écoute de vous et d’écoute de l’autre. Donc même si on essaie de vous attaquer sur cette démarche, vous n’êtes pas attaquable. Vous ne l’êtes pas. Tout simplement parce que c’est une démarche vraie, et on ne peut rien vous reprocher. Si vous êtes attaqué là-dessus, vous pouvez en simplicité dire

Oui, j’ai effectivement dit ça, ça, ça et ça. C’est vrai. Cette situation me gêne et je pense que rester sur un conflit, rester sur un différent, ça n’apportera rien à personne. Au contraire, c’est contre-productif. Du coup, je préfère essayer de comprendre ce qu’il s’est passé, en moi, en la personne en face, pour la prochaine fois faire mieux et essayer, en plus, dès à présent, de résorber ce conflit pour que chacun ait des tensions qui disparaissent, et que chacun vive mieux.
Ça peut vous paraître, comment dire… léger, fleur bleue, utopiste, naïf… peu importe ! Moi, j’y crois et je pense que c’est important que chacun vive bien. Et résoudre des conflits, faire descendre la pression, ça permet à chacun de vivre mieux parce qu’on a plus cette charge, émotionnelle, mentale ou autre, à porter.

Si une personne trouve encore des choses à redire là-dessus, laissez-les dire. Laissez tomber.

Moi ? J’ai expliqué mon point de vue. C’est le mien. Vous avez le droit de ne pas être d’accord.

Point, barre.

Comme chaque jour, je vous souhaite une belle journée et, surtout, prenez soin de vous.